Une envie de voyage est toujours de son temps. Depuis un an, Céline Perrot conduit son projet et prolonge la veine patriotique en plein cœur du Mexique. À la tête de Cocarde, marque qu’elle a co-fondée, la jeune entrepreneuse incarne une époque où la féminité se réinvente dans un monde qui se corsette toujours davantage. Acquise à la cause du bon goût, elle jongle avec les codes du monde équestre et bat en brèche la tyrannie de l’équipement cavalier, traditionnelle dichotomie entre mode et uniforme, conformisme et créativité. Impressions fortes pour ce nouveau vestiaire où chaque pièce porte en elle une poésie sensible et dynamique, qui n’est plus condamnée à l’unique fonctionnalité sportive. Rencontre avec une forte tête.

Cocarde - Le cavalier bleu

Boulimique de travail, obsédée par l’immaculée confection, elle a traîné ses guêtres jusqu’à Mexico. Mais qui est vraiment Céline Perrot ?

Je suis Céline Perrot, j’ai trente-et-un ans et monte à cheval depuis l’âge de dix ans. Après avoir terminé mes études en Marketing, j’ai quitté ma Bretagne natale pour Londres, où j’ai travaillé pour Hermès en Evènementiel et Relations Publiques. J’ai ensuite rejoint les bancs de Chanel pour m’occuper du Marketing Digital et du CRM, avant de tout plaquer pour Buenos Aires. Crise économique et politique, je n’ai trouvé pas de visa mais j’ai saisi l’opportunité de m’échapper au Panama pour implanter toute la stratégie CRM, toujours chez Chanel. Il y a cinq ans, j’ai posé mes valises à Mexico pour contribuer à l’expérience client chez Cartier. Un peu lasse de l’univers du luxe, je me suis lancée dans une nouvelle aventure en montant La vie en rose, un restaurant français dans un quartier trendy de Mexico. Quatre ans plus tard, j’ai commencé à travailler dans l’ombre pour fonder Cocarde avec mon associée, Lise Vives.

Un projet apostrophé à contre-courant

J’ai toujours monté à cheval, quel que fut l’endroit où je me trouvais. À Mexico, je me suis retrouvée confrontée à un vrai manque. Il n’y a aucune marque nationale, tout était made in France, Italy ou Germany, et revendu bien plus cher qu’en Europe, réservé à une élite qui dépense sans compter. J’achetais tout mon équipement de cavalière lorsque je rentrais en France. De là est née Cocarde, d’abord pour répondre à une nécessité qui était la mienne.

Cocarde - Le cavalier bleu

Cocarde, le radical chic de la France et les mains d’or du Mexique à l’aune de l’éthique

Lise et moi avons très peu de stock parce que tout est confectionné à la main, ici au Mexique. Nous travaillons avec des ateliers, différents pour tout : les cuirs, les tissus, les broderies, les casquettes. Les toiles viennent souvent de Colombie, le meilleur pays d’Amérique pour les textiles. C’est compliqué de trouver des tissus avec du spandex ici, par exemple. Lorsque nous voyageons, nous revenons souvent les valises pleines de tissus, de petites perles que nous trouvons ici ou là. Dernièrement j’ai ramené de nombreuses popelines au design très cool de France. Puis vient l’inspiration, j’imagine et je dessine les modèles en pensant effortless, less is more. Chez Cocarde, nous refusons le strass et toutes les fioritures assez présentes en Europe. Le style Cocarde, c’est épuré, français, élégant, chic. Je pense que cette inspiration vient des grandes maisons de mode dans lesquelles j’ai travaillé. Que ça soit chez Hermès ou chez Chanel, la mise est faite sur la qualité de la matière première, avec des détails et des finitions extraordinaires.

L’expérience fait aussi la saveur de ce vestiaire

Je fais tout ça avec beaucoup de passion. En parallèle de mon restaurant, je gère le site internet et tiens aussi les réseaux sociaux. Nous avons beaucoup soigné tous les à-côtés : la papeterie, les cartes de visite, le papier de soie, nos sacs hot stamping blancs et dorés aux anses bordeaux, que nous fermons avec des stickers. Nous avons aussi investi sur tous ces éléments qui différencient la marque et qui la rendent unique. C’est un héritage de mes expériences dans de différentes maisons de luxe.

Un horizon dégagé de tout nuage 

Nous espérons que Cocarde devienne leader au Mexique. Côté distribution, nous avons aujourd’hui trois réseaux. Le premier, ce sont les revendeurs, Cocarde est vendue dans plusieurs selleries au Mexique et aux États-Unis.  Nous essayons aussi d’être présents sur de nombreux concours avec des pop-up stores, nous avons d’ailleurs lancé la collection homme au Global Champions Tour de Mexico il y a quelques semaines, et nous avons un site e-commerce qui livre dans le monde entier. Nous souhaitons nous développer dans les pays d’Amérique latine et centrale comme la Colombie, le Brésil et pourquoi pas l’Argentine. Nous aimerions pouvoir garder cette valeur ajoutée de pouvoir proposer des prix qui ne sont pas soumis à l’importation, donc forcément moins chers puisque faits sur place. Pour nos collections, nous allons continuer et accélérer. Dans les prochains mois nous allons sortir les pantalons de concours, pour homme et femme. Pourquoi pas faire de l’enfant aussi, car on nous en demande beaucoup. Ce que j’adore dans ce projet, c’est qu’il est sans fin ! Cela ne fait que cinq mois que nous sommes lancés mais l’accueil est à chaque fois meilleur. La marque a d’ailleurs été repérée par des incubateurs et des accélérateurs. D’ici deux ans, l’idéal serait d’avoir une excellente implantation en Amérique et arriver en Europe une fois que nous serons plus solides. En attendant, nous livrons ! Je fais les choses avec tellement d’énergie et de cœur, j’espère sincèrement que Cocarde sera une belle histoire.

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[ENGLISH VERSION]

Cocarde, French extreme chic made in Mexico

Life is a journey. It’s been a year now, since Celine Perrot started her project and brought her French touch to the heart of Mexico. She’s managing Cocarde, a co-founded brand with a strong affect for good-looking, feminine and classy apparel, whatever the conditions may be. With an unconditionally good taste, each cloth is chic and beautiful, thought for a sport session. Talks with an entrepreneur.

Workaholic. Perfection-obsessed. Now living in Mexico. Who is Celine Perrot?

I’m Celine Perrot, I’m 31 years old and I’m a horserider since I’m 10. After studying Marketing in France, I moved to London where I worked for Hermes as an Event & PR Manager. Then I’ve joined Chanel in the Digital Marketing team, before leaving everything behind and flying to Buenos Aires. Due to the economical and political crisis, I couldn’t get any visa but I took the chance to go to Panama to take care of Chanel’s CRM strategy. 5 years ago, I decided to set up home in Mexico. There, I worked for Cartier, but I got tired of the luxury world and decided to quit to create my own restaurant in a trendy neighborhood of Mexico, La vie en rose. 4 years later, I started working on a new business adventure, Cocarde, with my friend Lise Vives.

Upstream 

As far as I remember, I’ve always been riding, wherever I was. In Mexico, I realized that all the equestrian clothing brands were from Europe: made in France, Italy or Germany. Everything was really expensive, that only the wealthy would afford. I used to buy all my riding gear in France, when I was back visiting. Cocarde was born this way: meeting a need that was one of mine.

French extreme chic and Mexican golden hands

Lise and myself do not have a huge stock of pieces because we’re crafting everything here in Mexico. We’re working with different manufacturers with their own materials: leathers, fabrics, embroideries, hats… The hessians often come from Colombia, the best country in South America to source fabrics. When Lise and I travel, we always make sure to come back with a lot of stuff in our suitcases. Incredible fabrics can be found everywhere. Last time I was in France, I  found a lot of beautiful poplins. I draw inspiration through thinking effortlessly; less is more is my aesthetic. We try to avoid any gemstones, embellishments, shiny things of any sorts that are very trendy in Europe. Cocarde’s style is about being chic, elegant, and wearing with French allure. I think these inspirations come from the luxury brands that I used to work with. At Hermès, Chanel or anywhere else, they bet on the quality of the fabrics, with extraordinary details. This is what luxury means.

Experience appeals

I work a lot and I do it with passion. In addition to my restaurant, I also manage Cocarde’s website and its social media platforms. We care about the buying experience: paper, business cards, tissue, golden shopping bags closed with Cocarde stickers… We wanted to make the brand different and unique. This stems from my background with luxury companies.

A sky with no clouds

We truly hope Cocarde can become the leading brand in Mexico. We have 3 sales networks. First of all, the wholesalers. People can buy Cocarde in many tackshops in Mexico and the USA. We always try to go on shows, meet the riders and make Cocarde well-known. We’ve launched the men’s collection at the Global Champions Tour in Mexico few weeks ago. We also offer online shopping with worldwide delivery. Now we need to focus on South-America such as Colombia, Brazil and Argentina. We’d like to keep our price points without any import taxes. We want to speed up the development of our collections. We’re about to offer riding breeches and currently debating about a kid’s collection, as a bunch of people ask for it. This is an endless project, and that’s exactly the reason why it’s exciting. The brand is only 5 months old but every time we set up and introduce it, people like it and the feedback is really good. For that matter, the incubators have spotted Cocarde. The perfect plan would be set up in America in 2 years, and go to Europe when we will be ready. For now, we have an amazing worldwide delivery service! I work a lot with all my heart and truly hope Cocarde will be beautiful story.

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Credits © Fabien Gicquel – Cocarde.

Posted by:Andy Chansel

Fondateur du site Lecavalierbleu.fr. Cavalier passionné aux obsessions éclectiques.

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