Quand la mode rencontre l’univers équestre, c’est farfelu et réjouissant. Vendredi 25 mai, Dior invitait ses joueurs urbains au cœur des écuries du château de Chantilly pour son défilé croisière 2019, une présentation de collection de prêt-à-porter à mi-saison, à l’écart des agendas habituels des fashion weeks.

Si le rendez-vous fût donné dans un désert Californien l’an dernier, Chantilly fut le cheval d’attrait de Maria Grazia Chiuri pour 2018. L’antre du château, réalisé par l’architecte Jean Aubert, s’est imposé comme une évidence pour la directrice artistique de la maison, qui s’est prêtée à un exercice de style en puisant son inspiration dans l’histoire : pour sa collection Automne/Hiver 1947/48, Christian Dior avait dessiné une robe de bal en dentelle de Chantilly. Un retour aux sources qui place aussi les codes équestres en première ligne, si chers à la maison.

« Chantilly a beaucoup de références. Nous voulions rester connectés à notre héritage, à la tradition Dior. C’est un haut-lieu de l’univers du cheval également célèbre pour sa dentelle. » a déclaré Maria Grazia Chiuri à l’AFP.

À mi-chemin entre la modernité et la tradition, la créatrice a organisé le mariage heureux du folklore et de l’élégance parisienne, pourtant stylistiquement aux antipodes et irréductible à une lecture simpliste. Une excentricité actuelle et exotique qui donne le pouls et offre une liberté absolue. L’influence provient tout droit du Mexique et de ses amazones, les escaramuzas, qui ont revendiqué le droit de participer à la charreada, leur rodéo, se pratiquant à cheval dans les traditionnelles robes du Mexique.

© Virgile Guinard - Vogue

Crédits : © Virgile GuinardVogue.fr

« J’ai été fascinée en voyant les images de ces femmes qui tiennent à garder leur féminité, cette volonté de garder leur costume traditionnel tout en faisant du rodéo (…) Elles se maquillent, mettent du rouge à lèvre vif… C’est le message que je fais passer avec ma collection, cette idée qu’on peut être forte sans renoncer à sa féminité. »

82 silhouettes sublimées d’une irrévérence certaine ont défilé sous les yeux de personnalités internationales comme Isabelle Adjani, Paris Jackson, Bernard Arnault, Jeanne Damas, Chiara Ferragni ou encore Alexa Chung, accompagnées d’une scénographie équestre orchestrée par la torera Maria Sara.

Sombreros, bustiers en forme de selles et sanglés au dos, motifs toile de Jouy, des galons brodés, des bombes en cuir, des ceintures en tulle, des bottes, des jupons amples et colorés, des vestes matelassées, des broderies aux couleurs vives, des dentelles cuir, des dentelles traditionnelles, des queues de cheval réalisées par Guido Palau, des chapeaux de paille signés Stephen JonesIl n’y a pas de doute, la cavalière Dior est indomptable et maîtrise l’art et la lanière.

© Delphine Achard - WWD© Delphine Achard - WWDCrédits : © Delphine AchardWWD

Dans la vague de puissance féminine qui secoue les podiums, Maria Grazia Chiuri est un acteur de référence avec le regard qui est le sien. Femme de goût et de culture, elle ouvre un dialogue avec une époque qui a à cœur de réinventer la féminité. Oubliée la haute école, Diorodeo est une ruade de haut vol.

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Crédits : © Delphine Achard – WWD

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[ENGLISH VERSION]

Dior’s kicking in Chantilly, France.

When fashion meets equestrian, it’s different but so good at the same time. On Friday the 25th  of May, Dior was welcoming its special guests in the heart of Chantilly, France, to watch the 2019 Dior Cruise show; halfway through the season and far away from fashion week’s schedules.

Last year, the Dior cruise took place in California’s desert. This time, Maria Grazia Chiuri chose the stables of Chantilly’s castle, designed by the architect Jean Aubert. A foregone conclusion for Dior’s team as we know Christian Dior himself  drew a ballgown made in lace, a famous fabric from Chantilly for his AW 47/48 show. It was also time to be back to basics with the equestrian codes of a wardrobe.

“Chantilly has a bunch of references. We really wanted to stay connected to our heritage, our tradition. It’s one of the high places for the equestrian world, also known for the lace.” – Maria Grazia Chiuri.

Halfway between modernity and tradition, the designer made the junction between folklore and Parisian elegance, which clearly are the opposites. The influence came from Mexican riders, escaramuzas, who have claimed and fight to enter in the charreada, a rodeo sport where they’re wearing their traditional dresses.

“I’ve been fascinated by these women who stay very feminine and still wearing their dresses while the rodeo time. They’re wearing makeup, red lipstick. This is what I wanted to say with my collection, be strong and feminine.”

No less than 82 silhouettes treaded on the Dior’s catwalk in Chantilly with an equestrian scenography leaded by torero Maria Sara. The models paraded under the eyes of Isabelle Adjani, Paris Jackson, Bernard Arnauld, Jeanne Damas, Chiarra Ferragni, Alexa Chung, and even more.

Wearing sombrero, saddle-bustier, girthed back, leather helmets, riding boots, wide and colorful skirts, quilted jackets, straw hats from Stephen Jones, pony-tails… There’s no doubt. Dior’s rider can not be tamed.

© Jamie Stoker© Jamie Stoker

Crédits : © Jamie Stoker

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Posted by:Andy Chansel

Fondateur du site Lecavalierbleu.fr. Cavalier passionné aux obsessions éclectiques.

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