Les fêtes de fin d’année nous réservent toujours leur lot de surprises, bonnes ou mauvaises. Si avec le temps nous sommes habitués au kitsch, ingrédient phare de Noël à en croire le tweet de Scott Brash, GT Concept nous propose sa propre version du mauvais goût, le soft porn version Jackie tuning.
50 nuances de GT, le nom du dernier projet du sellier qui, je cite, “se dévoile vraiment“. Pour célébrer la nouvelle année, la marque a réalisé un calendrier en partenariat avec le photographe Henri Kurt. Un positionnement marketing à mi-chemin entre le calendrier chatons mignons vendu par les éboueurs et celui de Playboy. Au menu ? Un casting choisi sur le volet avec des cavalières de concours “100% Midi-Pyrenées“, histoire de consommer local et d’être en accord avec sa conscience subversive. Loin de l’image du fast-food, GT Concept vous propose son menu de bistronomie -le vulgaire m’empêche la qualification de gastronomie- avec la “surprise du chef“ en décembre. Non parce que, quand même, le meilleur pour la fin quoi.
Hélas, pas d’étoiles pour le chef qui n’inscrira son nom chez Michelin que par la dialectique pernicieuse similaire au cliché du monde automobile : un calendrier à minettes s’exhibant dans des poses très évocatrices, qui finira accroché dans le camion de Mich-Mich, éternel baroudeur amoureux de son véhicule.
Un canevas au sillon esthétique et thématique qui excave le dévissage identitaire de la femme en exposant son corps, tapageusement dissimulé sous sangle bavette, rênes ou bridons. En affichant la femme comme objet-repas, la sellerie flirte avec la ligne jaune de l’acceptable, nous livrant une vision réductrice martelée de machisme.
Et non, la grosse machine marketing Cinquante nuances de gris ne fera pas de toi un révolutionnaire au succès commercial. Échec fulgurant pour la marque qui montre ici une erreur de stratégie créative, s’illustrant sur le marché de l’équitation : un des seuls sport mixtes, pratiqué à 84,1% par des femmes, soit quelques 343 271 en 2016*.
Une action de communication opportuniste mais surtout manquée, non sans rappeler le calendrier de la marque italienne de pneumatiques Pirelli, qui a fait peau neuve plus de cinquante ans après la première édition. Assumez vos différences Mesdames, vous serez peut-être au menu l’année prochaine !
*Source : Fédération Française d’Équitation : http://bit.ly/1TgPDBX